Photos Christian Février

Photos Christian Février

Grèce, août 2000
Je n’échangerais pas ce seau d’eau contre tout l’or du monde.
D’abord la ficelle du seau qui arrache le poignet parce qu’on n’a jamais la patience d’attendre que le bateau perde toute sa vitesse.
On se penche sur le balcon comme au-dessus d’un puits, et on râle en puisant : que c’est lourd quand on a chaud. Mais ça y est, le trésor est là, jusqu'à ras bord. C’est appétissant, c’est aussi bon que le chocolat, le sommeil et autres paradis…
On élève le baquet au-dessus de sa tête, et en une seconde, on fantasme quelque soit la température réelle de l’eau on fantasme. Alors on verse alors comme un peureux, une larme, mais la première coulée est si bonne, que l’on ne peut plus s’arrêter : tout est versé d’un coup. Oh ! C’est déjà fini. Encore, vite, un autre seau ! je renais dans la cascade. Ah ! l’intense fraîcheur de vivre.
Elle me gorge, elle me soule. Un seau d’eau de vie, vite !
Vite un autre seau ! il faut que l’eau coule en torrent sans fin, débrouille-toi, fais comme tu veux, mais que cette cascade ne s’arrête pas… Finalement, des seaux d’eau, il n’y en a jamais assez.
Moi je me baigne derrière le bateau, elle est trop bonne.

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