Photo Pierre-Yves Rospabé

Photo Pierre-Yves Rospabé

Pointe d’Agon, en janvier
C’est un drôle de paysage. Il y a un phare et un voilier – un bord de mer, donc. D’où la mer est absente. Du sable, oui, des oyats, un pré salé, ciel d’hiver, lumière de marine. La mer ? La-bas, tout au bout, tout au fond, un simple trait bleu. Devant, un voilier à l’hivernage. L’un des derniers à venir là, au creux de la saison, au pied du phare d’Agon. C’est que la mer recule ici. Ou, plutôt le sable avance, chaque année un peu plus. Avant, l’eau salée venait régulièrement arroser les fleurs de la dune ; et, lors de la marée d’équinoxe, une dizaine de bateaux plantaient leurs béquilles dans le chemin de sable ou posaient leur ventre sur les herbus épais. Aujourd’hui, il faut un fort coefficient, une lune bienveillante, un soleil aligné, pour attirer la mer dans les méandres sablonneux d’un chenal changeant. Aujourd’hui, presque tous les voiliers nichent de l’autre coté du phare, dans le havre de Regnèville, à portée de flot. Aujourd’hui, il fait une belle journée froide de janvier. Un voilier attend avril. Mois j’ai marché sur la dune…

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